Selon le ministère de la Transition Écologique, la France compte près de 5 millions de logements énergivores.
D’ici 2034, tous ceux qui ont une étiquette au DPE E, F ou G seront exclus du marché locatif rendant l’offre encore plus rare qu’elle ne l’est aujourd’hui. Si le gouvernement souhaite redorer l’image du collectif et inciter les ménages à vivre en immeuble, la question de la rénovation énergétique des appartements en copropriété se pose.
Comment améliorer la performance thermique et le DPE d’un appartement énergivore ? Voici nos conseils.
Qu’est-ce que le DPE ?
Le DPE est un indicateur qui évalue la performance énergétique d'un logement. En plus de mesurer la consommation d'énergie, il estime également les émissions de gaz à effet de serre associées.
La méthode de calcul du DPE a été révisée récemment pour la rendre plus précise et plus fiable. Elle prend en compte différents facteurs tels que l'isolation du logement, le type de chauffage utilisé, et la présence de systèmes utilisant des énergies renouvelables.
L'enjeu du DPE est considérable : il permet aux propriétaires et aux locataires d'évaluer l'impact environnemental de leur logement, mais aussi d'estimer leurs dépenses énergétiques.
Avec la réforme, le DPE est devenu opposable. C’est-à-dire qu’au regard de la loi, il a de la valeur. Un locataire ou bien un acheteur peut se retourner contre un propriétaire ou un vendeur si la classe du DPE s’avère incorrecte ou falsifiée.
Avec la réforme, le DPE est devenu opposable sur le plan juridique © akirraman – Shutterstock
Les appartements trop gourmands en énergie bientôt interdits à la location
En raison de leur impact sur l'environnement et de leur coût pour les locataires, les logements énergivores, communément appelés "passoires thermiques", seront bientôt interdits à la location. Il s’agit d’une mesure inscrite dans le cadre de la loi Climat et Résilience. Selon la législation :
- À partir de 2025, les logements classés G ne pourront plus être loués.
- À partir de 2028, ce sera le tour des logements classés F.
- À partir de 2034, les logements classés E seront également concernés.
Afin de pouvoir continuer à louer leurs appartements, les bailleurs vont devoir se retrousser les manches et entreprendre dans d’ambitieux travaux de rénovation énergétique. Le but étant de gagner plusieurs classes au DPE et d’affaiblir le nombre de passoires thermiques au sein du parc immobilier résidentiel.
Conseils pratiques pour améliorer le DPE dans une copropriété
Améliorer le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) dans une copropriété peut contribuer à réduire la consommation d'énergie globale, minimiser l'empreinte écologique de l'immeuble, et potentiellement augmenter sa valeur. Voici quelques conseils pratiques pour améliorer le DPE dans une copropriété.
L’isolation thermique
L'isolation thermique est un facteur clé pour améliorer le DPE. Une mauvaise isolation peut entraîner une déperdition de chaleur importante, ce qui augmente la consommation d'énergie pour le chauffage. En effet, jusqu'à 30% de la chaleur peut s'échapper par les murs, le toit, et les fenêtres d'un appartement mal isolé. Pour améliorer l'isolation thermique, il est recommandé d'isoler la toiture, ainsi que les combles, par l'extérieur ou l'intérieur.
Pour les murs, une isolation externe est généralement recommandée pour envelopper efficacement la structure du bâtiment et minimiser les ponts thermiques. En ce qui concerne les fenêtres, le double vitrage est souvent conseillé pour sa capacité à réduire les pertes de chaleur.
Un logement rénové attire davantage de candidats à la location et moins de vacance locative © anatoliy_gleb – Shutterstock
Le système de chauffage
Le chauffage est un poste de dépense énergétique majeur dans une copropriété. L'amélioration de l'efficacité du système de chauffage peut donc avoir un impact significatif sur le DPE. Pour améliorer l'efficacité du chauffage, plusieurs mesures peuvent être prises. Par exemple, l'installation de robinets thermostatiques peut aider à gérer la température des radiateurs.
Le calorifugeage (isolation des tuyaux) des canalisations d'eau chaude peut réduire les pertes de chaleur, et l'utilisation de thermostats peut permettre une gestion plus fine de la température. Cependant, si le système de chauffage existant est inefficace, ces mesures peuvent ne pas suffire. Dans ce cas, il peut être nécessaire de remplacer le système de chauffage par un équipement plus performant, comme une chaudière à haut rendement ou une pompe à chaleur géothermique ou air-eau.
L’utilisation des énergies renouvelables
L'adoption des énergies renouvelables est une autre stratégie efficace pour améliorer le DPE. L'utilisation de source d'énergie renouvelable comme le solaire peut réduire la dépendance aux énergies fossiles et diminuer la consommation d'énergie. Par exemple, l'installation de panneaux solaires sur le toit de la copropriété peut fournir une source d'énergie propre et renouvelable pour l'électricité ou le chauffage de l'eau.
De plus, l'installation d'un chauffe-eau thermodynamique, qui utilise l'air extérieur pour chauffer l'eau, peut également être une option efficace pour économiser de l'énergie. Ces systèmes peuvent être coûteux à installer, mais ils peuvent offrir des économies d'énergie significatives à long terme, et il existe souvent des aides financières.
Les aides au financement pour améliorer la performance énergétique des appartements en copropriété
La rénovation d'un appartement peut s'avérer coûteuse, avec des projets souvent estimés à plusieurs milliers d'euros, ce qui peut dissuader de nombreux propriétaires. Heureusement, il existe des solutions pour réduire le montant de l'investissement initial.
En effet, vous pouvez faire appel à diverses sources de financement, tant publiques que privées. La bonne nouvelle est que la plupart de ces dispositifs peuvent être combinés et sont ouverts à tous les ménages, indépendamment de leur niveau de revenu.
Ma Prime Rénov’
L'initiative Ma Prime Rénov' est l'une de ces aides mises en place par l'État français. Destinée à tous les propriétaires, qu'ils habitent leur logement ou le mettent en location, cette prime vise à soutenir la réalisation de travaux de rénovation énergétique.
Ma Prime Rénov' remplace depuis 2020 le crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) et les aides de l'Agence nationale de l'Habitat (Anah) « Habiter mieux agilité » et « Habiter mieux sérénité ». Elle est accessible aux propriétaires de logements ayant plus de 15 ans et occupés comme résidence principale.
La prime peut concerner jusqu'à trois logements mis en location sur une période de cinq années consécutives à partir de la date de paiement du solde de la prime. Les propriétaires-bailleurs s'engagent à louer leur logement en tant que résidence principale pour une durée égale ou supérieure à cinq ans et pendant huit mois par an, et à informer le locataire des travaux réalisés.
Ma Prime Rénov' est aussi ouverte aux copropriétés pour les travaux dans les parties communes ou des travaux d'intérêt collectif réalisés sur les parties privatives.
La prime permet de financer les travaux d'isolation, de chauffage, de ventilation ou d'audit énergétique. Le montant forfaitaire de l'aide est calculé en fonction des revenus du foyer et du gain écologique permis par les travaux. Les travaux doivent être effectués par des entreprises labellisées RGE (Reconnues Garantes de l'Environnement).
Ma Prime Rénov’ est une aide de l’État qui permet de réaliser des travaux de rénovation énergétiques à moindres coûts © sdecoret – Shutterstock
Comment mettre en place des travaux de rénovation énergétique dans une copropriété ?
Mettre en œuvre des travaux de rénovation énergétique dans une copropriété nécessite une planification minutieuse, une collaboration étroite entre tous les copropriétaires et une compréhension claire du processus de prise de décision. Cela implique souvent une série d'étapes, à commencer par l'assemblée générale de copropriété.
Le rôle de l’assemblée générale
L'assemblée générale des copropriétaires, également appelée "AG", est l'organe décisionnel principal d'une copropriété. Elle se réunit obligatoirement une fois par an, mais des assemblées générales extraordinaires peuvent également être convoquées si nécessaire.
Au cours de ces réunions, les copropriétaires se rassemblent pour discuter et voter sur divers sujets liés à l'immeuble, dont les travaux de rénovation énergétique. Tous les copropriétaires ont le droit de voter, mais le nombre de voix dont dispose chaque copropriétaire est proportionnel à la taille de son appartement et à sa situation dans l'immeuble.
Lorsqu'il est question de travaux de rénovation énergétique, l'assemblée générale joue un rôle crucial. Elle est le lieu où les travaux proposés sont discutés et où les décisions sur les mesures à adopter sont prises. Les copropriétaires ont l'opportunité de s'exprimer sur les propositions, de poser des questions et d'apporter leurs idées. Une fois qu'un consensus est atteint, les travaux approuvés sont mis à l'ordre du jour et une planification est mise en place pour leur réalisation.