Le taux d’inflation est en hausse ces derniers temps. Selon les chiffres de janvier 2022, il a atteint les 2,9 % sur une année. D’ailleurs, avec l’envolée spectaculaire des cours du pétrole et des tensions géopolitiques, on devrait s’attendre à une augmentation des prix à la consommation dans les prochains mois. Ceux qui souhaitent acheter un logement neuf à Toulouse pourraient bien se demander s'ils pourraient faire face à quelques difficultés sur le remboursement de leur crédit. Quels sont les impacts de cette inflation sur le marché immobilier ? Les réponses ci-dessous.
Retour en force de l’inflation : quelles conséquences pour le crédit immobilier ?
L’inflation a signé son retour dans l’Hexagone, notamment après la crise sanitaire. Après un taux annuel moyen tournant autour de 0,9 % pendant cinq ans, il est passé à 2,8 % à la fin de l’année 2021 et a grimpé à 2,9 % en janvier dernier. Beaucoup de pays européens subissent actuellement le même problème, et certains affichent même un taux supérieur à 6 %, à l’instar de l’Espagne, des Pays-Bas ou encore de la Belgique. L'INSEE a déclaré récemment que la hausse des prix à la consommation se fera encore ressentir pendant tout le premier semestre 2022. Les chiffres démontrent qu’au mois de juin, on atteindra une moyenne nationale de 3 à 3,5 % en glissement annuel.
Une remontée des taux immobiliers en vue ?
inflation crédit immobilier – Un ensemble de maisons en bois et une loupe © Andrii Yalanskyi – Shutterstock
Alors que les taux immobiliers sont aujourd’hui en train de grimper petit à petit, cela ne devrait pas avoir d’impact direct sur la capacité d’emprunt des particuliers. Les taux étaient tombés au plus bas au milieu de l’année 2021 et se sont stabilisés en janvier dernier. Selon les prévisions, on devrait noter une légère augmentation dès le mois de février. Normalement, les taux devraient rester en dessous de l’inflation et la plupart des projets immobiliers ne devraient pas connaître de problème. Par ailleurs, pour que les particuliers puissent avoir un crédit immobilier, les banques font preuve d’une certaine souplesse sur quelques critères.
Le Haut conseil de stabilité financière a imposé des règles de crédit très strictes que les emprunteurs devront respecter minutieusement, à savoir de ne pas emprunter plus de 35 % de sa capacité d’endettement. Le durcissement des conditions de financement est surtout difficile pour les investisseurs en locatif, qui sont les premiers concernés. Afin d’obtenir un crédit immobilier, il est impératif que les demandeurs respectent tous les critères bancaires classiques, comme les finances bien tenues, un apport personnel ou encore une stabilité professionnelle.
Précisions sur le taux brut moyen
Le taux brut moyen sur 20 ans s’est stabilisé entre 1,10 et 1,15 % en décembre 2021 et en janvier 2022. La question trottine dans la tête des futurs investisseurs : est-ce que cette stabilité va durer malgré les différents facteurs de hausse présents dans l’univers de l’immobilier en France ? Les experts s’accordent à dire qu’une hausse des taux immobiliers est attendue en 2022, compte tenu de ces facteurs. Ils rassurent, cependant, en précisant que la hausse ne devrait pas être conséquente. Ils prévoient une augmentation de l’ordre de 20 à 25 points de base. Ainsi, les taux immobiliers devraient retrouver leur niveau de 2019.
Les banques pourraient, quant à elles, réaliser un réajustement de leurs barèmes dans les prochaines semaines. Certains dirigeants d’établissement bancaire pensent à une progression entre 12 et 25 points de base. Au final, le taux brut moyen sur 20 ans pourrait passer de 1,10 à 1,30 %.
Une hausse limitée
La hausse du taux immobilier ne devrait pas être importante. Les banques ont besoin de proposer des prêts et d’attirer de nouveaux clients, d'autant plus que le crédit immobilier est un placement de choix pour elles. Ce dispositif leur permet de bénéficier d’un rapport risque/rentabilité particulièrement intéressant.
Les taux d’emprunt restent inférieurs à l’inflation
inflation crédit immobilier – Les clés d’un appartement posés sur un plan de logement © Kenishirotie – Shutterstock
Pour le moment, le constat est clair, les taux d’emprunt sont encore inférieurs à l’inflation. Avec un dossier solide, il est donc possible pour un particulier de s’endetter à moindre coût. Pour assurer son dossier de demande de prêt, il doit avoir un apport personnel à hauteur de 10 % (au minimum) et des revenus confortables.
En ce qui concerne les primo-accédants, qui ont généralement un profil un peu moins « intéressant », étant donné que la majorité d’entre eux ont un apport personnel réduit et un budget assez restreint, c’est plus compliqué. En effet, une remontée des taux peut avoir de lourdes conséquences pour leur cas. Si les limites imposées par le régulateur sont atteintes, le risque d’exclusion du crédit immobilier serait très grand. Pour le moment, les limites sont de 35 % de taux d’endettement, avec une durée de remboursement s’étalant sur 25 ans. En plus, les primo-accédants ne pourront même pas espérer une baisse des prix de l’immobilier, avec le déséquilibre qui sévit actuellement entre l’offre et la demande à Toulouse.
Une aubaine pour les emprunteurs à taux fixe
L’inflation aura certainement des répercussions néfastes pour les consommateurs, mais pour les emprunteurs à taux fixe, c’est plutôt une bonne nouvelle. En effet, ceux qui ont déjà pu obtenir un crédit à l’habitat n’auront rien à craindre des taux d’inflation. Soulignons que, pour eux, les mensualités d’emprunt ne changeront pas, alors que leurs revenus progresseront avec la hausse des prix. Cela résulte sur une réduction du poids du crédit dans leurs revenus. Il faudra toutefois faire attention sur l’impact que cela aura sur les ménages. Sur le court terme, l’inflation se traduira par une perte du pouvoir d’achat. Par ailleurs, si les salaires n’augmentent pas, l’effet favorable n’existera pas.
D’autre part, si l’inflation ne dure pas, les effets sur le crédit immobilier ne seront pas notables. Prenons exemple sur un cas simple : une personne a souscrit un prêt immobilier avec une mensualité de 990 €, son salaire est de 3 000 € par mois. Si l’inflation continue de progresser avec un rythme de 3 % par an pendant les trois prochaines années, et que le salaire de la personne progresse en parallèle, elle devra rembourser 990 € par mois, pour un salaire de 3 278 €. Avec ces chiffres, nous pouvons voir que son endettement passera de 33 % à 30 %. La différence est assez minime, mais cela reste une bonne affaire, compte tenu de la crise actuelle.
Les banques aident les primo-accédants
inflation crédit immobilier – Un jeune couple de primo-accédants venant de souscrire à leur premier prêt immobilier © Goodluz – Shutterstock
Comme nous l’avons stipulé un peu plus tôt, les jeunes primo-accédants sont les plus touchés par les hausses des taux de crédit immobilier. Pour les aider, les banques proposent aux personnes ayant un apport réduit et un budget contraint les taux les plus faibles. Par ailleurs, plusieurs établissements bancaires acceptent d’allonger les crédits pour des cas spécifiques, comme ceux-ci. En effet, 70 % des moins de 35 ans peuvent réaliser un emprunt sur une durée relativement longue, comprise entre 20 et 25 ans. Cette politique ne devrait pas changer pour cette année, malgré l’inflation et l’éventuelle hausse des taux de crédit immobilier.
Les banques augmentent leur vigilance
Les banques sont de plus en plus strictes sur les critères classiques dans le cadre d’un emprunt. Ainsi, elles exigent un maximum de preuves sur la capacité de remboursement de l’emprunteur avant de lui accorder un prêt. Les comptes bancaires des emprunteurs doivent être parfaitement tenus, les découverts et les incidents de paiement ne sont pas tolérés. La priorité est offerte aux salariés ayant un contrat à durée indéterminée. Les professions libérales, les chefs d’entreprise et les indépendants devront avoir des revenus réguliers sur les trois dernières années.