Quatre bâtiments installés sur l’avenue de Lyon, à Toulouse, vont être démolis dans le cadre de la rénovation du nouveau quartier Matabiau-quai d’Oc. Les immeubles ont été rachetés et les 32 familles qui y résidaient sont en cours de logement. Le quartier Bonnefoy est, en effet, en train d’écrire un nouveau chapitre, au 3 boulevards des Minimes. Il y a quelque temps, des travaux de ravalement ont également débuté pour rafraîchir la tour Bonnefoy, un édifice qui a connu une longue période de délabrement. L’immeuble, situé lui aussi dans le périmètre de l’opération d’aménagement de Grand Matabiau, sur les bords du Canal du Midi, a été construit dans les années 60, et fait aujourd’hui l’objet de travaux importants. Retour sur les travaux à réaliser dans cette partie de la ville.
Un projet d’envergure déclaré d’utilité publique
Le projet de création du nouveau quartier Matabiau-quai d’Oc a été initié en 2007, sous le nom de TESO (Toulouse EuroSudOuest) et a été déclaré d’utilité publique en décembre 2019. Depuis, 310 lots de bâtiments et d’immeubles ont déjà été rachetés par la mairie de Toulouse pour que ce quartier d’affaires, articulé autour de l’arrivée prochaine de la Ligne à grande vitesse, puisse voir le jour. Les premières phases de démolitions ont commencé il y a quelques mois, après des années de rachat de foncier et d’études. Ainsi, quatre bâtiments à l’angle de l’avenue de Lyon, dans le quartier Bonnefoy à Toulouse, sont voués à disparaître pour laisser place aux premières constructions du nouveau quartier, qui rassembleront des logements et des bureaux.
Des centaines de lots rachetés et plusieurs familles relogées
Sur les 310 lots que la mairie de Toulouse a pu acquérir dans le secteur, on compte 229 acquis sur la première phase qui concerne l’avenue de Lyon, la rue des Jumeaux et le boulevard Pierre Sémard, et 81 sur la deuxième phase qui concerne les rues des Cheminots et Saint-Laurent. L’élu référent au projet, Jean-Michel Lattes, a souligné que 95 % des rachats ont tous été réalisés à l’amiable et que les opérations commencent toujours par des processus d’expropriation lorsqu’il n’y a pas d’entente avec les personnes concernées. Le prix des bâtiments était fixé par les Domaines pendant les négociations, mais ce sera au juge de fixer le montant des indemnités d’expropriation.
Les travaux pour la première phase devraient durer deux mois environ. Il faut savoir que certains immeubles du quartier, qui étaient vides, ont déjà été démolis afin d’éviter les squatteurs et les marchands de sommeil. Le nombre total de lots rachetés est monté jusqu’à 455, pour un investissement de 70 millions d’euros sur le quartier.
La mairie a mené une enquête sociale précise et minutieuse pour reloger les habitants, qui sont contraints de partir à cause des travaux de démolition, afin de donner naissance à ce nouveau quartier toulousain. L’adjoint au maire délégué aux solidarités, Daniel Rougé, a précisé que pour l’instant, seuls 32 ménages sont concernés. Parmi eux, 22 ont accepté d’être relogés, 4 ont déjà été relogés et 6 sont éligibles au logement social. Il souligne également que la ville leur propose des logements qui correspondent à leur profil, sur les faubourgs ou dans le centre-ville. Il s’agit d’une procédure fine et maîtrisée selon ses dires. Le maire a fait la promesse que les Toulousains touchés par cette phase de relogement seront tous relogés au courant du mois de juin.
De grands travaux pour la tour du boulevard des Minimes
Les travaux sur la tour du boulevard des Minimes ont débuté il y a quelques semaines, avec la mise en place des échafaudages. Actuellement, ce sont les phases de rénovation complètes des façades, des balcons, de l’étanchéité des toitures de l’immeuble et de l’isolation des pignons qui sont en cours. Le grand « lifting » de cet immeuble ancien s’étalera sur 27 mois.
La tour fait 64 mètres de haut et comprend 19 étages pour accueillir 108 logements. Les habitants de l’immeuble, qui sont à 80 % des propriétaires occupants, vont rester chez eux durant toute la durée des travaux. La présidente du conseil syndical de l’immeuble de grande hauteur, Annabelle Chaubet, explique pourquoi ces travaux sont importants : « Le problème des anciens bâtiments comme celui-là, c’est le béton poreux avec lequel ils ont été recouverts, car avec le temps, l’eau peut s’y infiltrer. Le problème vient du fait que sous le béton, la charpente métallique rouille à cause des infiltrations d’eau, ce qui provoque un phénomène de dilatation, faisant éclater le béton par la suite. Les microfissures créées permettent à l’eau de s’infiltrer davantage, ce qui a fini par altérer la façade et les balcons de l’immeuble ».
Des coûts astronomiques pour la rénovation de l’immeuble de grande hauteur
Les travaux prévus pour la rénovation complète de la tour sont estimés à 9,7 millions d’euros. Ils bénéficient toutefois d’un soutien renforcé de Toulouse Métropole et de l’Anah (Agence nationale de l’habitat) à cause de l’arrêté de péril pris, d’une part, et d’autre part de l’ampleur du montant des travaux. L’aide en question s’élève à hauteur de 8,4 millions d’euros, ce qui donne un reste de 1,3 million d’euros qui seront à la charge des propriétaires. Annabelle Chaubet reconnaît toutefois que c’est une grosse somme, en sachant que la plupart des propriétaires sont issus de la classe moyenne et qu’ils sont majoritairement retraités. Selon la superficie de leur logement, ils devront débourser entre 10 et 20 000 euros pour les travaux de ravalement. Le conseil syndical a désigné l’architecte Max Savoye comme maître d’œuvre, il a réalisé tout le travail de diagnostic et d’étude de départ ainsi que le programme des travaux, incluant la recherche des financements.
Rappelons que la remise en état de cette tour du boulevard des Minimes est inscrite dans le grand chantier qu’est l’aménagement de Grand Matabiau, déjà en cours, avec notamment les chantiers de démolition d’une partie de l’avenue du Maroc et l’arrivée de la troisième ligne de métro au faubourg Bonnefoy.
Les travaux continuent pour l’arrivée de la troisième ligne de métro dans le quartier de Bonnefoy
Depuis maintenant plusieurs mois, divers secteurs de Toulouse voient la réalisation de travaux d’envergure, dans le cadre de la mise en place de la 3e ligne de métro, qui reliera Colomiers à Labège, à l’horizon 2028. C’est, par exemple, le cas au niveau de la rue du Faubourg Bonnefoy ou dans le secteur Marengo et Toulouse-Lautrec.
Reconnaissances géotechniques et déviations de réseaux
Tisséo Ingénierie a lancé une campagne de reconnaissances géotechniques, incluse dans les études d’avant-projet pour la 3e ligne de métro, pour obtenir toutes les informations nécessaires sur la nature du sous-sol. Des travaux préalables de repérage, de renforcement et de déplacement des réseaux en sous-sols sont primordiaux à proximité des ouvrages de la 3e ligne qui vont voir le jour. Des collecteurs d’eau potable et d’assainissement (eaux pluviales et eaux usées) sont actuellement en construction, sous la maîtrise d’ouvrage de Toulouse Métropole Cycle de L’eau, au niveau de la rue de Périole. Des déviations de circulation sont mises en place, puisque cette rue est totalement barrée.
Plusieurs mois de travaux prévus sur la rue du Faubourg Bonnefoy
Des collecteurs d’eau potable et d’assainissement vont aussi être posés au niveau de la future station de Bonnefoy, et des réseaux secs seront enfouis. Les nouvelles phases de travaux, qui seront réalisées par l’entreprise Razel-Bec, ont commencé il y a quelques semaines et pour une durée prévisionnelle de 5 mois. Pour les interventions sous chaussée, il faudra mettre en place une seule file de circulation, c’est-à-dire celle qui rentre vers la ville. Les accès pour les commerces et les riverains seront maintenus pendant la durée des travaux, mais le parcours du bus Linéo 9 sera modifié, avec une déviation par l’avenue de Lavaur, avec un accès au centre-ville par les allées Jean Jaurès et Marengo. Concernant la ligne de bus 39, son parcours sera maintenu, mais il contient également une déviation dans un sens et bénéficiera d’un renforcement par une navette de chantier dédiée entre les Hauts de Bonnefoy et Jeanne d’Arc.
Les étapes du chantier de la 3e ligne de métro toulousain
La mise en service de la 3e ligne de métro toulousain est prévue pour 2028 selon Tisséo Collectivités. Les travaux vont débuter en 2022 pour un budget prévisionnel estimé à 2,629 milliards d’euros.
- 2022 : début des travaux de génie civil (construction du viaduc, du tunnel, des ouvrages annexes d’accès de secours, ainsi que des stations aériennes et souterraines) et dévoilement du design des rames.
- 2023 : arrivé du premier tunnelier d’une série de 6
- 2026 : fin des travaux de génie civil et libération de toutes les emprises de chantier
- 2028 : début des essais
- Fin 2028 : mise en service du métro
La ligne fera 27 km de long et desservira 21 stations. Elle reliera Labège à Colomiers-gare, de l’Est à l’Ouest de l’agglomération. La mise en place de cette nouvelle ligne de métro apportera un meilleur dynamisme à l’économie du quartier Bonnefoy et certainement un grand coup de pouce au marché de l’immobilier neuf à Toulouse dans les prochaines années.