Le salon du logement neuf à Toulouse s’est tenu au stade Ernest-Wallon, le vendredi 11, le samedi 12 et le dimanche 13 mars dernier. Au programme, bonnes affaires et tendances, avec une mention spéciale pour l’écoconstruction. Lors de cette 8e édition du salon, on a pu constater que la demande est encore présente, malgré un marché devenu « fragile » à cause de la crise sanitaire, ce qui a conduit machinalement à une hausse des prix.
Un salon du logement tourné vers l’avenir
Salon logement neuf Toulouse – L'immobilier écologique était à l’honneur au Salon du logement neuf à Toulouse © Khakimullin Aleksandr – Shutterstock
Le salon du logement neuf à Toulouse a été couronné de succès, avec une fréquentation particulièrement importante. Un accent a été spécialement mis sur l’accession à la propriété. Dans ce sens, une présentation des dispositifs de l’accession a été organisée (Prix maîtrisés, libres et PSLA). Les candidats à l’accession à la propriété ont été très satisfaits lors de cette 8 e édition, notamment grâce au retour des conférences animées par le groupe Action Logement et la Chambre des notaires de la Cour d’appel de Toulouse. Le salon du neuf a aussi été marqué par la présence des opérations de logements neufs sur le littoral méditerranéen et celle des constructeurs de maisons individuelles.
Le salon du logement neuf à Toulouse : un rendez-vous incontournable
Le salon du logement neuf est un rendez-vous incontournable pour les différents acteurs de l’immobilier et de l’urbanisme à Toulouse. Le maire de la ville, Jean-Luc Moudenc, a expliqué que la qualité de l’habitat et l’innovation dans l’univers de l’immobilier sont à la fois un des leviers principaux pour la lutte contre le changement climatique et un gage de confort pour les habitants. Il précise que l’enjeu climatique doit être au cœur des préoccupations et doit conduire toutes les politiques publiques. L’urgence en ce moment est de trouver des solutions solides et viables. La rénovation sera donc un secteur clé pour réduire la consommation énergétique des logements.
Pour une amélioration de la qualité de vie des habitants
Un des objectifs du salon du logement neuf à Toulouse était aussi de renforcer le désir du maire d’améliorer la qualité de vie des habitants. Des propositions d’aménagements prévus à cet effet ont donc été présentées. L’élu toulousain a déclaré que la transformation des anciennes Halles de la Cartoucherie fait partie des principaux projets pour cette année. Elle deviendra un tiers-lieu unique au centre d’un écoquartier en plein essor. Une dizaine de nouveaux services et de commerces ont également été installés depuis le début de l’année. Ces programmes sont les témoins d’une ville souhaitant un environnement soigné et agréable à vivre. La nature aura également sa place en ville, avec des projets de mise en place de plus d’espaces arborés, davantage de parcs et de jardins partagés.
Une crise maîtrisée à Toulouse ?
Le président régional des promoteurs (FPI), Stéphane Aubay, a expliqué avant le salon que le secteur du logement neuf n’est pas encore en crise dans la Ville Rose. Selon lui, si l’offre commerciale a baissé au cours des deux dernières années par rapport à 2019, c’est surtout à cause de la difficulté à obtenir les permis de construire, surtout en périphérie. Il précise que la demande à Toulouse est toujours soutenue, avec un équilibre plus ou moins parfait entre acquéreurs et investisseurs.
Moins de programmes présentés lors de l’édition 2022
Salon logement neuf Toulouse – 250 programmes ont été présentés au salon du logement neuf à Toulouse © Pavel Danilyuk – Pexels
C’est un des constats relevés pour cette édition 2022 du salon du logement neuf. Si 400 programmes étaient présentés en 2020, on n’en a compté que 250 cette année. Le président de la FPI a justifié ce « manque d’engouement » par la fragilité du marché actuel, dans une reprise difficile dans bien des secteurs après la crise. Le maire de la ville a, de son côté, précisé que les prix pourraient augmenter prochainement, si l’on ne trouvait pas rapidement un haut niveau de production. Par ailleurs, l’annulation du PLUiH n’a pas arrangé les choses. L’élaboration du prochain PLUiH est en cours et respectera la loi imposant la non-artificialisation des sols. Les prévisions indiquent qu’il pourra entrer en vigueur en 2025. Le nouveau PLUiH permettra également de marquer un équilibre entre Toulouse et la périphérie, avec une intensification de la ville près des transports en commun et le long des grands axes, mais aussi une mixité, avec 35 % de HLM. Concernant ce point, Jean-Luc Moudenc a assuré que la densification supplémentaire pourra être acceptée, si elle est qualitative et esthétique, accompagnée d’un développement végétal.
Précisons que Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, Jean-Michel Fabre, conseiller départemental et le président de l’USH (Union sociale pour l’habitat qui regroupe les bailleurs sociaux) ont signé une charte pour que l’instruction des permis de construire soit plus rapide. L’Ordre des architectes a, cependant, refusé de signer cette charte.
Des constructions responsables
Deux tendances ont émergé durant ce salon du logement neuf à Toulouse : la construction responsable et l’écoconstruction. Ces modes de construction ne sont pas forcément plus chers d’après Philippe Madec, un architecte urbaniste de renom qui a dessiné la célèbre salle de spectacle de Cornebarrieu, l’Aria, qui a été réalisée avec un mélange savant de terre cuite, de bois et de crue. Il a d’ailleurs tenu une conférence lors de l’inauguration du salon le vendredi 11 mars sur un thème particulièrement intéressant : « Mieux avec moins ». C’est un des pionniers de la construction durable en France, expert habitat de l’ONU et Équerre d’argent 2018 (un prix important dans le monde de l’architecture, équivalent du Goncourt).
Constructions de bâtiments bioclimatiques
Salon logement neuf Toulouse – L'avenir de la construction est l’usage de matériaux respectueux de l’environnement © Melinda Nagy – Shutterstock
Il faut savoir que le secteur du bâtiment émet 40 % des émissions de gaz à effet de serre, d’après les chiffres annoncés par l’ONU en 2018. Des chiffres qui font réfléchir quant à l’avenir de la construction immobilière. Une tonne de CO2 est émise lorsque l’on coule du béton. Les différentes entreprises présentes sur le territoire peuvent aujourd’hui agir pour aller dans le sens de l’écoresponsabilité. En effet, il est possible de construire des bâtiments bioclimatiques, dotés d’une ventilation naturelle et qui peuvent offrir un confort optimal en toute saison. Selon Philippe Madec, on peut certainement opter pour des solutions durables et moins chères.
Privilégier le béton bas carbone
Toujours durant sa présentation lors du salon du logement neuf, Philippe Madec a expliqué qu’à part la terre crue, les constructeurs peuvent aussi utiliser d‘autres matières biosourcées, à l’instar de la pierre ou du bois. Dans certains cas, on peut même utiliser la paille pour des murs porteurs, étant donné qu’il s’agit d’un excellent isolant. Le problème du béton est avant tout environnemental.
Lorsqu’il est armé et que l’on y met du ciment, il émet beaucoup de CO2. Rappelons que pour produire du ciment, il est impératif de le chauffer à très haute température pendant une longue durée. Parmi les matériaux d’avenir à privilégier, le béton bas carbone est en tête de liste. Pour en produire, on utilise du ciment provenant des résidus de hauts fourneaux. On consommera alors moins de ressources tout en procurant plus de bien-être, conclut l’architecte.
Les promoteurs ont, cependant, tenu à donner une réponse à ces propositions. Le président national de la FPI, Pascal Boulanger, a expliqué qu’ils étaient parfaitement conscients de la situation et qu’ils sont en phase avec ces éléments, mais que dans la pratique, la réalité est toute autre.